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26 octobre 2017

La presse rock française des 60’s/70’s.

Dans les années 70, la presse musicale rock

était un peu le parent pauvre des magazines.

Et quand elle existait, elle avait essentiellement

le regard tourné outre-Atlantique

ou du côté de l’Old Albion où se trouvaient ses centres d’intérêt.

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L'impression de ne pas exister.

Le rock français des 70’s, notamment la belle école de rock progressive engouffrée dans le sillage d’Ange a beaucoup souffert de ce quasi détournement des journalistes français, du manque d’intérêt ambiant pour des artistes pourtant bien considérés en dehors des frontières.

Avec le barrage de la langue, nos groupes n’avaient certainement pas besoin de ce fardeau supplémentaire, d’autant qu’avec une vague yéyé qui refusait de passer la main, le rock français donnait la fâcheuse impression de ne pas exister. Seuls les kiosques et librairies-papeteries-presse des grandes villes étaient alors achalandés en véritable presse rock gauloise. Mais c’est à Paris, le centre du monde, que ça se passait, que ça décidait de tout et de rien, alors vous pensez bien que la province, les journalistes de la capitale, ils s’en tapaient comme de l’an quarante.

Monter un groupe, se produire, faire un album, le promouvoir, constituait un véritable chemin de croix pour les formations de notre génération. Beaucoup ont fini par jeter l’éponge et à l’heure où l’on exhume des catalogues des maisons d’édition des albums de cette époque et de cette place, on constate avec plaisir et non sans un petit côté revanchard à l’égard de ce microcosme critique, que nos artistes d’hier sont très appréciés au niveau international.

Un impact sur la jeunesse de France.

J’évince de ce cercle le mensuel Salut Les Copains, paru en 1962 et relayant l’émission radiophonique quotidienne du moment, trop nunuche, paparazzité, très indulgente, voire complaisante avec nos variétés des 60’s (Johnny, Cloclo, Vartan...) et un peu dans l’esprit du Closer d’aujourd’hui. Dans le même registre, Age tendre, Formidable…on oublie. L’impact sur la jeunesse gauloise, c’est par la voix de Rock & Folk et de Best qu’il se traduit.

Lire Rock & Folk, un rituel.

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Sacha Reins & Roger Daltrey

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 Hervé Muller avec Jim Morrison

 L’arrivée de ROCK & FOLK en 1966 change la donne. Attendu chaque samedi matin, le lire était un rituel. Dans Rock And Folk, il y a rock et ça situe déjà mieux le lectorat du magazine né de la revue Jazz Hot dont il était un supplément.

Pour une fois, le lecteur y puise toutes les infos rock, les chroniques de disques, les dates et compte-rendus de concerts.

L’accent est mis essentiellement sur les musiques anglaise et américaine, seules scènes du rock dans le monde pour les patrons d’une presse qui commence à aller là où ça bouge. Dans la France coincée du trou de balle de Giscard et des ronds-de-cuir d’alors, le mot rock est banni du vocabulaire. La radio en parle, mais la télé peau de balle. Se démener pour ces singes hurleurs, vous n’y pensez même pas…

Rock And Folk ratissait large et passait en revue tous les styles, rock, folk, blues, R & B, toutes les places Los Angeles, New York, San Francisco, Londres. Très rapidement sous la plume et l’influence de journalistes comme Philippe Rault, Hervé Muller, Philippe Koechlin ou bien Philippe Paringaux, le journal va devenir la bible rock en France malgré une communication loin d’être ce qu’elle est aujourd’hui. Jusqu’à la fin des années 70, Rock & Folk maintient, bon an, mal an, ses 300.000 exemplaires. Les années 80, avec l’arrivée du clip vidéo, deviennent difficiles pour ce journal qui est racheté en 1990 (Editions Larivière) et dont Phlippe MANEOUVRE est le rédac’ chef jusqu'en février 2017 avant son départ à la retraite.

La concurrence vient de Best.

Fondé par Gérard Bernar sur les cendres de Disco Revue dont une partie de la rédaction venait, BEST, plus populaire, était le premier concurrent de Rock & Folk ; édité en monochrome, il est apparu dans les kiosques deux ans plus tard sous le format bi-mensuel puis mensuel. Sacha REINS (ancien collaborateur du grand B.B King), assure la direction de la rédaction en 1971, avec Christian Lebrun comme rédac secrétaire développe le magazine pour le pousser aux alentours des 90.000 exemplaires. Best évolue alors vers des nouveaux styles musicaux, le public adhère et contribue par ses votes à côter chaque mois les albums du moment. Chaque mois, le poster agrafé dans les pages centrales était attendu. Nos chambres d’ados en étaient couvertes. Comme aujourd’hui certes, mais le choix en moins.

Best passe de 90.000 pièces (74) à 110.000 (77) pusi 200.000 (80). L’arrivée de sigantures comme Patrice Eudeline, Bruno Blum ou Bill Schmock, Hervé Picart n’y étant pas étranger.

Best a l’avantage de couvrir des courants neufs et d’appuyer un peu plus sur le contingent français. Dans les années 80, à l’instar de son concurrent, Best décline, ses ventes chutent.

Il se retire une première fois des kiosques en 1994 et disparaît irrémédiablement au printemps de l’an 2000, après quelques vaines tentatives pour le relancer.

Un troisième larron s'invite: Extra.

EXTRA était le troisième canard musical. Il a vu le jour fin 1970 par l’entremise de Gérard Bernar, en rupture de Best et de Jean-Claude Berthon. Extra a toujours eu du mal à trouver son créneau, versant parfois dans des formules commerciales discutables qui l’ont sans doute amené à cesser son activité en 1976.  

(source / extrait : rock6070.e-monsite.com)

Le Zim' en couverture du N°00

(hors série de Jazz Hot publié en juillet 1966)

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